CARABINS – Championnats provinciaux universitaires d’athlétisme 2022
Ça fait deux ans depuis le dernier événement du genre. Déjà. Pourtant, je sors rarement mon équipement photo. Le temps me manque et j’ai tant de projets qui me tiennent toujours occupé.
Qu’est-ce qui me plaisait tant à faire de la photo, déjà? On dirait que je ne m’en souviens plus. La satisfaction de produire des «belles» images, de capter l’émotion du moment, de créer des souvenirs durables. De «fabriquer» des images: «faire» de la photo implique bien plus que de «prendre» une photo: il faut penser aux angles, à l’éclairage (en salle, c’est souvent pénible), au sujet (qui sourit, qui grimace, qui s’exalte), à la composition générale (cadrage, arrière-plan), aux circonstances (une finale?), et puis au rendu des couleurs, au grain, à l’atmosphère que je veux restituer visuellement.
Malgré son apparat d’objectivité, chaque photo est construite – d’où les choix de rendu que j’assume totalement et que je préfère ne pas laisser à la machine (les couleurs par défaut du fabricant, le traitement du grain, compensation d’exposition, etc.). C’est souvent raté, mon style rouillé est peu rigoureux, mais intuitif. C’est peut-être là que j’y trouve le plus de plaisir: faire la photo que personne d’autre n’aurait fait, à travers un geste photographique qui n’a a priori rien de nécessaire. Geste photographique qui s’exprime surtout, dans mon cas, dans le «développement» (terme que je préfère à celui, plus courant, de «post-production») de chaque photo. Je suis certes un enfant du numérique, mais je n’échappe pas à la nostalgie de la pellicule (et autres imperfections inhérentes aux diverses matérialités). Je n’hésite pas à développer mes photos (traitement du format RAW, avec les données de lumière, de couleur, d’exposition, etc.), comme cela se faisait autrefois avec des bains d’acide.
Côté matériel, je n’ai presque rien apporté: deux boîtiers (mon EM-5 argenté – non argentique, malgré les apparences – avec la 12 mm vissée dessus, donnant l’angle équilvalent à la vue de l’œil humain, mon EM-1 avec la 75 mm, ma lentille préférée, pour chercher un peu de profondeur), pas de piles de rechange (ni de chargeur), pas d’autres objectifs. J’aime voyager compact, c’est pourquoi j’affectionne les appareils sans miroir (ça se glisse bien dans un sac, c’est discret pour capter le moment présent).
D’ordinaire, je me promène longuement pour chasser – ou plutôt pêcher, car c’est vraiment plus par hasard que j’attrape des clichés potables – les bonnes photos.
Mais avec mes épreuves individuelles à gérer dans l’horaire, je n’ai sorti les appareils qu’à la fin.
Je n’ai donc que quelques instants du 3000 mètres et du relais 4x400 mètres, dernières épreuves du programme de piste.
3000 mètres (F)
Je ne fais jamais cette épreuve, surtout pas en salle, je trouve ça si long.
Je lève mon chapeau à Myriam, qui malgré ses trois autres épreuves de demi-fond de la fin de semaine, aura non seulement fini la course avec brio, mais remporté sa quatrième (!) médaille du championnat, et sa plus distinguée (l‘argent). Chapeau aussi à Jeanne, qui pressentait un bobo juste avant la course, mais comme nous l’a rappelé l’entraîneur-chef: c’est le moment d’outre-passer les derniers inconforts pour marquer le plus de points possible, malgré une équipe décimée de moitié par la menace du virus.
3000 mètres (H)
Plusieurs gars dans cette épreuve, deux dans la vague rapide (Adrien et Thomas). Jean-Simon (Laval) cherchera à compléter sa récolte de médailles d’or (il l’aura), mais on peut compter sur les gars pour venir fausser compagnie à Laval et McGill, les deux meilleures équipes au classment général.
4x400 mètres (F)
4x400 mètres (H)
Remporter la dernière épreuve du championnat, ça a quelque chose d’un peu spécial.
Chapeau, les gars, et bonne chance aux U Sports!
Et après?
Pour les curieux·euses, il y a un album web avec plus de photos (mais seulement prises pendant le dernier après-midi de compétition). Je n’appose pas de tatouage numérique sur mes photos (je déteste ça), vous pouvez en faire ce que vous voulez. (Écrivez-moi si vous les aimez!)
Enfin, moi je prends une semaine de repos avant de reprendre un nouveau cycle d’entraînement en vue des compétitions cet été. Si ce n’est pas sur la piste en train de battre mes PBs, ce sera dans les coulisses ou encore derrière la caméra (de photofinish) qu’on va se croiser. Et pour l’an prochain, alors que j’en serai à ma dernière année d’éligibilité, vous pouvez être assurés que je donnerai toute la gomme pour monter encore d’un cran. D’ici là, je vais courir sous la bannière de mon club, mais j’ai déjà hâte de vous retrouver.